Jean-Baptiste Doreille était né à Tarascon le 2 juin 1773. Grenadier en 1789 au régiment de Barrois Infanterie, il entre dans les volontaires et il est élu, en septembre 1793, capitaine au 1er bataillon des grenadiers des Bouches-du-Rhône. Il se signale par sa bravoure à l’Armée des Alpes, à celle de Toulon, à celle des Pyrénées-Orientales et dans chaque armée il reçoit des coups : un coup de feu à Breil en 1792, un coup de mitraille aux reins en 1793 devant Toulon, un coup de feu à la jambe gauche en 1794 à Saint-Laurent de la Mouga. Capitaine en 1797 à la 12ème demi-brigade d’infanterie légère, il est nommé en 1806 chef de bataillon au 13ème régiment d’infanterie de ligne et en 1811, après avoir été blessé à Wagram, major en second. Le 25 avril 1811, il fut désigné pour commander les 1er et 4ème bataillons du régiment Joseph-Napoléon. Il ne cessait pas toutefois de compter parmi les militaires français et, lui écrivait le ministre, il n’était que détaché. Il fut tué à Krasnoïé. « Quantité d’officiers distingués, dit Labaume, [dans ses mémoires sur la campagne de Russie] périrent dans cette sanglante journée et je regrette de ne pouvoir me rappeler que le major Doreille, si connu par sa valeur. » Castellane avait connu Doreille durant la campagne [de Russie] et il rapporte que ce Provençal qui ne savait pas le français, bon militaire et homme très actif, commandait une troupe excellente, composée d’anciens soldats espagnols.
Toujours selon Castellane, Doreille avait eu six frères tués depuis le commencement de la guerre de la Révolution. Il soutenait seul sa pauvre vieille mère.
Arthur CHUQUET.