J’en reproduis le passage le plus intéressant. Cette lettre fut diffusée la première fois dans la « Revue Historique de la Révolution Française et de l’Empire » (janvier-juin 1916), dans sa version originale en anglais suivie d’une traduction en français. Écrite par un des six fils de Spencer Perceval, le ministre britannique, elle est adressée à Francis d’Ivernois, alors représentant de Genève au Congrès de Vienne.
C.B.
[…] Je crois qu’une [dernière] lettre vous fut écrite avant mon voyage à Elbe. Le colonel Campbell [Officier anglais chargé de la surveillance de l’Empereur] me présenta à Napoléon, dans sa propre demeure (où, par chance, nous tombâmes sur lui]. Il nous reçut très poliment, nous montra toute sa maison, nous désignant toutes les améliorations qu’il y avait faites, etc. Il m’adressa la parole plusieurs fois, me demanda si j’étais le fils du Chancelier, remarqua que celui-ci avait été un grand antagoniste de la France. En somme, je fus très favorisé dans mon voyage. Il semble être ne parfaite santé, physiquement et moralement ; s’occupe de meubler son cottage [sic], qui n’est pas encore achevé. Ses gardes sont très mécontents de leur situation : 50 d’entre eux avaient envoyé une pétition pour qu’il leur permis de retourner en France, à laquelle l’Empereur n’a pas répondu [fait imaginaire]. Ils sont au nombre de 600 environ avec 50 lanciers Polonais, et à peu près 300 Corses, que les officiers sont très occupés à dresser [sic]. Chaque dimanche, il tient un lever. Porto-Ferrajo [Portoferraio] est très bien fortifié à la fois par terre et par mer.
Croyez-moi, je vous prie, très sincèrement et profondément votre.
John PERCEVAL.
Rome, vendredi 18 novembre 1814.