Né à Ardres (Pas-de-Calais) en 1773, Dorsenne partit comme volontaire en 1792 et fut bientôt élu capitaine. Après avoir fait avec distinction les campagnes de 1792, 93, celles de l’an II, III, IV et V, il fut nommé chef de bataillon sur le champ de bataille, le 3 germinal an V, et fit, dans ce grade, les campagnes de l’an VI, et de l’an VII en Egypte. Il y fut nommé chef de la 61ème demi-brigade en l’an VIII. Il revint en France après être resté encore en Egypte jusqu’à l’évacuation et fit les campagnes de l’an XII et XIII. Il fut nommé général de brigade le 14 nivôse an XIV après s’être signalé à Austerlitz. A Eylau, il repoussa l’ennemi à la tête d’un bataillon de la Garde. Colonel des grenadiers dela Garde en 1808, il passa avec eux en Espagne, puis revint à la Grande-Armée et se fit remarquer à Ratisbonne, puis à Essling, où il soutint par sa ferme attitude les efforts des Autrichiens, qu’il contint pendant que nos troupes rentraient à l’île Lobau. Il eut là deux chevaux tués sous lui et reçut à la tête, en tombant avec l’un d’eux, une contusion qui devait plus tard amener sa mort.
Après Wagram, il fut nommé général de division. Envoyé en Espagne avec 20.000 hommes de la Garde, il fut nommé, le 8 juillet 1811, commandant en chef de l’armée du Nord. Il fit reculer les Anglais, battit l’armée espagnole de Galice et rétablit l’ordre en Navarre et en Biscaye, mais depuis Essling, il ressentait des douleurs de tête qui, augmentant sans cesse, le contraignirent de rentrer en France, où il succomba, à Paris, le 24 juillet 1812, des suites de l’opération du trépan, à peine âgé de trente-neuf ans.
G. COTTREAU
Article paru en 1910 dans le « Carnet de la Sabretache ».