Charvet est chef du mobilier de l’Empereur; mais il n’aime pas les Corses qui entourent Napoléon; il trouve qu’il y en a trop : les Corses, a dit Pons de l’Hérault [dans ses « Souvenirs »] « considéraient l’île Elbe comme une succursale, comme un bien communal de la Corse, et, par l’intermédiaire de Madame Mère, toutes les avenues du pouvoir étaient corses. »
Arthur CHUQUET
Porto-Ferrajo [Portoferraio], 11 octobre 1814.
« L’Empereur m’a nomme chef de tout son mobilier. Nous venons de recevoir trois grands navires de meubles de Rome, de Naples, et tous les jours il nous en arrive de Gênes. Il meuble et fait bâtir en ce moment trois palais. C’est lui qui préside à tout. Voulez-vous que je vous fasse ma profession de foi ? Je crois que nous aurons le sort de ceux qui sont allés en Westphalie. Les fonds son faits pour nous jusqu’au jour de l’an. Je crois qu’à cette époque la bombe éclatera. Tous les coquins de Corses et d’Italiens se présentent pour servir ‘per l’honneure’ et l’on en profitera ; ils sont bas, rampants ; c’est tout ce qu’il faut à nos chefs. »
(Arthur CHUQUET, « L’Année 1814… », Fontemoing et Cie, 1914, p.436)