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CHARLES-GABRIEL-CESAR, COMTE GUDIN, PAGE de l’EMPEREUR au CAILLOU…

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Une liste, datée de juin 1815, nous donne les noms des 13 derniers pages de Napoléon. Ce sont MM. de Cambacérès, Gudin, de Vertillac, Daudiffredy, Roguet, Gauthier, Mechin, Delarue, Berton, Menou, Gilbert des Voisins, Michaud et Duchêne. Lorsque l’Empereur quitta Paris le 12 juin 1815, il semble qu’il n’emmenât que trois pages avec sa Maison aux ordres du comte Bertrand, Grand-Maréchal du palais : MM. Gudin, de Cambacérès et Roguet.

CHARLES-GABRIEL-CESAR, COMTE GUDIN, PAGE de l’EMPEREUR au CAILLOU… dans FIGURES D'EMPIRE Waterloo-300x196Charles-Gabriel-César, comte Gudin, fils du général de division comte Charles-Etienne Gudin de La Sablonnière, blessé mortellement à Valoutina le 19 août 1812, et de Jeannette-Caroline-Christine Creutzer, était né à Bitche (Moselle) le 30 avril 1798.

Page à la Maison de l’Empereur le 15 juin 1812 (il avait quatorze ans) , il fut licencié le 8 mai 1814. Il entra aussitôt aux Gardes du corps de Louis XVIII en qualité de sous-lieutenant surnuméraire àla Compagniede Wagram le 16 juin suivant. Repris aux Cent-Jours dansla Maisonde l’Empereur, il est premier page de S.M.  le 2 mai 1815. On est assez mal informé sur les activités de Gudin durant la campagne de Belgique. Il remplit les fonctions de sa charge en campagne. C’était un dédoublement de celles des officiers d’ordonnance et aides-de-camp : ils portaient les ordres de l’Empereur aux corps de troupe et servaient d’estafette à l’Etat-major général. Il semble que durant la campagne, l’Empereur ait tenu Gudin constamment à ses côté. Quant aux deux autres pages, ils furent sans doute employés à porter les dépêches. On sait que le soir du 17 juin 1815, les officiers d’ordonnance, aides-de-camp et pages occupèrent au Caillou la petite pièce à gauche en entrant, directement contiguë à celle où l’empereur passa la nuit et où il arriva vers 8 heures. Ces officiers durent se contenter de bottes de paille pour s’étendre et leur sommeil fut, on s’en doute, entrecoupé d’arrivées d’estafettes et de missions nocturnes ; le lendemain, 18 juin 1815, Gudin semble avoir suivi l’Empereur dans tous ses déplacements et risqué sa part de boulets. Que devint-il au milieu de la débâcle ? Il aurait tenu au Caillou, le soir, un cheval frais que l’empereur devait monter pour fuit au milieu des débris dela Gardeà pied. Nous le retrouvons le lendemain 19 juin 1815 à Philippeville où il s’apprête à escorter Napoléon vers Laon avec le reste de la maison ; Le page Cambacérès a été fait prisonnier la veille. On part le 20 juin au matin. L’Empereur, qui voyage depuis Philippeville dans la voiture du général de brigade Dupuy de Saint-Florent, commandant de place, a perdu tous ses équipages.

L’uniforme des pages en campagne était l’habit vert, culotte de peau, bottes à l’écuyère avec les éperons bronzés, chapeau de petite tenue avec torsade d’or. Sur l’épaule gauche, nœud de « pékin verd [sic] semé d’abeilles, bordé d’une frange d’or. L’épée est fournie par le page.

Le 17 juin 1815,Gudin était nommé lieutenant au 3ème régiment de hussards, mais n’eut jamais l’occasion de rejoindre son corps. Il fut en septembre 1815 aide-de-camp  de son oncle le maréchal de camp baron pierre-César Gudin (dit Gudin des Bardelières). Il servira toujours dans la cavalerie et accompagnera son oncle en Espagne comme officier d’ordonnance (1823-1828) durant l’occupation française de la Péninsule. Sert aux hussards de Chartres comme chef d’escadron et suit le régiment au siège d’Anvers sous le maréchal Gérard. Enfin, nous le retrouvons colonel du 2ème lanciers le 19 février 1839. Maréchal de camp en 1846, il part pour l’Afrique du Nord. Général de division le 3 janvier 1852, il commande la 2ème division militaire en 1870 opérant en Seine-Inférieure [Seine-Maritime] contre les Prussiens. Le général Gudin mourut à Paris-en son  domicile du 14, place Vendôme-le 9 janvier 1874. Il avait épousé en 1836 la fille du maréchal Mortier, duc de Trévise, dont il eut une fille qui s’unit à son tour à Jacques Albéric, Comte d’Orléans, lieutenant-colonel d’état-major.

Georges ENGLEBERT.

(Bulletin de la Société Belge d’Etudes Napoléoniennes, n°28, décembre 1958).

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